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les militaires penseront sans doute que son premier devoir était d’obéir, quelles qu’en fussent les conséquences ; cependant, si on accorde confiance aux motifs de sa conduite tels qu’il les publia, il est bien difficile de le condamner : quant au plan de l’expédition, il était judicieusement conçu ; car en nous emparant d’une forte position sur le Saint-Laurent, telle que Montréal, nous coupions nécessairement toute communication entre les provinces supérieures et inférieures du Canada, et il pouvait en résulter pour nous les effets les plus avantageux ; mais la saison était trop avancée pour que le succès fût probable : il était fort incertain qu’on pût prendre Montréal sans faire un siège long et régulier ; et pendant ce temps les forces anglaises se seraient considérablement accrues ; enfin nous devons le dire : la présence sur les lieux du ministre de la guerre fut peut-être plus nuisible qu’avantageuse ; car, sans être responsable des revers, nul doute qu’on ne lui eut fait honneur du succès. Une telle considération était bien faite pour refroidir le zèle du général en chef, et il était peu généreux au ministre de se placer ainsi de matière à enlever la gloire à qui elle pouvait appartenir, sans que lui-même eût à courir aucune des chances de la guerre.