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pensait qu’il était peu prudent de laisser Kingston et les autres places fortes de l’ennemi sur les derrières de notre armée ; le ministre, au contraire, ne formant nul doute sur la possibilité de s’emparer de Montréal, pensait que la prise de cette capitale entraînerait nécessairement celle de toutes les autres fortifications que les Anglais possédaient plus haut, tant sur le fleuve que sur les lacs. Ce raisonnement était juste en cas de succès ; mais il règne tant d’incertitude dans toutes les entreprises humaines, qu’il est peu sage de ne pas prévoir les revers que l’on peut éprouver, et de n’en pas calculer d’avance toutes les conséquences.

L’armée, qui jusqu’alors avait été dispersée sur plusieurs points, fut concentrée dans l’île du Grenadier : ce lieu de rendez-vous avait été choisi comme se trouvant près de Sackett'sharbour et de la tête du Saint-Laurent. Le 2 octobre, le général Wilkinson quitta le fort George et se rendit dans l’île avec la plus grande partie de ses troupes : arrivé là, il compléta ses préparatifs et donna peu après l’ordre au colonel Scott, qu’il avait laissé sur la rive canadienne, de venir le rejoindre avec les gens qu’il commandait ; enfin