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le gouvernement, cédant aux clameurs qui s’élevaient contre lui, lui retira le commandement de l’armée. Quelque temps après, ce général, ayant passé devant un conseil de guerre, prouva clairement qu’il avait fait tout ce qui dépendait de lui, et il fut honorablement acquitté.

La sévérité du climat sur les lacs et sur le Saint-Laurent produisit les plus fâcheux effets dans l’armée. Nos jeunes soldats, peu faits à la vie militaire, ignoraient les moyens d’adoucir les cruelles privations auxquelles on est journellement exposé dans les camps : aussi les épidémies moissonnèrent-elles plus d’hommes que ne l’avaient fait les combats. La régularité, l’exactitude manquaient dans le service. Tantôt les vivres, les munitions encombraient nos magasins, tantôt nos troupes étaient dans une disette totale. Le gouvernement se voyait à tout moment appelé à faire face à des dépenses imprévues et irrégulières. Des abus sans nombre s’étaient glissés dans chaque rouage de la machine ; partout on rencontrait des entraves ; rien n’allait comme il le devait. Tant il est difficile de changer les habitudes d’une longue paix, et tant la formation d’un établissement militaire éprouve de len-