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Il en aurait été tout autrement si le général Hull, suivant l’avis de ses officiers, avait fait construire des batteries sur le point où l’ennemi devait nécessairement mettre à terre ; mais la plus étrange fatalité semblait s’attacher à tout ce que ce malheureux homme faisait, ou négligeait de faire. L’ennemi, ayant entièrement effectué son débarquement à environ dix heures du matin, s’avança de suite vers le fort, marchant en colonnes serrées sur une hauteur de douze hommes. Le fort n’était séparé de la ville que par une esplanade d’environ deux cents yards (cent toises) ; nos batteries ne pouvaient en conséquence tirer sur l’ennemi que lorsqu’il serait à cette distance ; mais d’un autre côté les forces américaines avaient été judicieusement disposées pour arrêter ses progrès. Les miliciens et la plupart des volontaires occupaient la ville, et étaient placés derrière des palissades, d’où ils pouvaient faire beaucoup de mal à l’ennemi en le prenant en flanc ; les troupes réglées défendaient le fort, et deux canons de 24 chargés à mitraille, étaient avantageusement placés sur une éminence d’où ils auraient pu balayer toute la ligne des Anglais, s’ils s’étaient avancés jusqu’à leur portée. Le plus profond silence régnait de toutes part  ;