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malheureux voyageur, se disputent ses dépouilles. Et voilà pourtant ce qu’on appelait des représailles !

Malgré le désir bien sincère et évidemment manifesté par les États-Unis de rester en paix, chacun des belligérants les accusait de partialité. La France prétendait que nous nous laissions voler avec plus de patience par sa rivale que par elle, et l’Angleterre déclarait hautement qu’à elle seule appartenait le droit de nous piller. Chacune de ces puissances semblait mettre pour première condition à ce qu’elle nous rendît justice, que nous forçassions son adversaire à respecter nos droits. Dans une situation si singulière, la conduite la plus sage parut être de nous abstenir de tout commerce étranger ; mais l’expérience nous apprit bientôt que, par des raisons qu’il est inutile de répéter, notre système d’embargo ne pouvait être mis à exécution. Nous y substituâmes un système de restrictions, et nous mîmes chacune des puissances belligérantes, pour peu qu’elle voulût renoncer à ses mesures injurieuses, à même de nous rendre ennemis déclares de l’autre. Napoléon, le premier, annonça l’intention de revenir aux principes de la justice ; et notre