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le moindre officier anglais, qui se trouvait ainsi appelé à prononcer arbitrairement et suivant ses caprices sur la liberté, le bonheur, et on peut même dire la vie de tout Américain qu’il rencontrait. De pareils attentats ne peuvent être dignement comparés qu’aux horribles tributs que Minos et Montezuma exigeaient pour fournir de victimes humaines les autels de leurs impitoyables dieux !

Enfin les Anglais, portant l’audace à son comble, vinrent jusque sous nos yeux. Dans l’intérieur même de la Chesapeake, enlever des matelots sur un de nos navires. À un pareil affront, la nation entière se leva dans une sorte de frénésie ; l’indignation publique éclata plus hautement encore qu’en 1793 ; les disputes de partis cessèrent tout-à-coup ; le peuple se réunit en assemblée dans chaque village ; les journaux ne furent plus remplis que de provocations contre nos insolents agresseurs : de toutes parts des compagnies de volontaires se formèrent, et enfin, dans la rage universelle, on n’entendit plus que ce cri : Guerre ! guerre immédiate aux Anglais ! Dès ce moment, tout sentiment amical envers la Grande-Bretagne fut éteint ; on apporta