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Les choses en vinrent au point que chaque officier de la marine anglaise, qui rencontrait l’un de nos navires, passait en revue tout l’équipage pour choisir ceux des hommes qui pouvaient lui convenir ; le matelot fort et vigoureux toujours était Anglais, et celui dont la mauvaise apparence semblait l’indiquer comme peu propre au service toujours était Américain ! De cette manière plusieurs navires, à qui on n’avait pas laissé le nombre suffisant de bras pour les manœuvrer, furent exposés aux plus grands dangers, et d’autres, dont tout l’équipage avait été enlevé, se virent contraints de rester dans les ports où ils se trouvaient. Enfin on calcula qu’à une certaine époque, sept mille Américains au moins étaient forcément au service-britannique. On a prétendu, nous le savons, que ce nombre avait été exagéré ; mais n’y a-t-il pas eu aussi de l’exagération dans le nombre des Anglais qu’on assurait être au service américain ? Et importait-il donc plus à la Grande-Bretagne d’empêcher que quelques-uns de ses matelots ne servissent sous un pavillon étranger, qu’a l’Amérique de voir ainsi ses enfants condamnés au pire des esclavages ?