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avec si peu de danger, l’ennemi brûlait d’entreprendre quelqu’autre expédition également honorable pour les armes britanniques. Cockburn jeta les yeux sur deux petites villes très-florissantes, nommées Georgetown et Fredericktown, situées vis-à-vis l’une de l’autre sur les rives du Sassafras. Les espions qu’il avait à terre, car quel pays ne renferme pas des traîtres, l’avaient informé que là il pourrait satisfaire son insatiable rapacité et celle de ses gens. En conséquence, le jour même qu’il quitta le Havre-de-Grâce, il remonta le Sassafras avec six cents hommes, et se porta d’abord contre Fredericktown. Le colonel Veazy se trouvait sur ce point avec quelques miliciens, mais il fut forcé de faire retraite devant les forces supérieures de l’ennemi. Cockburn s’avança donc sans obstacle vers la ville, pilla toutes les maisons, puis les incendia sans avoir aucun égard ni aux cris, ni aux lamentations des femmes qui le suppliaient de ne point détruire leur asile. Laissant Fredericktown la proie des flammes, il traversa la rivière, et fit éprouver le même sort à Georgetown ; enfin, chargé du fruit de ses rapines, rassasié de cruautés, il retourna vers sa flotte. Peu après que ces horreurs avaient eu lieu,