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ses matelots  ; — que notre pavillon ne servait pas ses intérêts  ; — que nous n’avions aucune règle en ce qui concernait l’emploi des marins étrangers  ; — qu’enfin ce dont nous nous plaignions était la conséquence de notre propre imprudence. Tels furent les seuls arguments employés pour justifier une pratique si condamnable. Ils se réfutent d’eux-mêmes, et il est aisé de voir que pour oser les présenter ; il fallait fouler aux pieds toute idée de justice, et se fonder uniquement sur le droit du plus fort.

L’Angleterre, d’après ce qu’elle disait, ne visitait nos navires que pour reprendre ceux de ses matelots qu’elle pouvait y rencontrer  ; mais sa véritable intention était de recruter sa marine à nos dépens, et de vexer, d’anéantir, s’il était possible, notre commerce. Ce qui le prouve jusqu’à l’évidence ; c’est qu’elle pressait indistinctement sur nos bâtiments les Espagnols, les Portugais, les Danois, les Russes, les Hollandais, et même les nègres qu’elle y trouvait : se rendant ainsi coupable d’une injure gratuite envers toutes les nations civilisées aussi bien qu’envers nous.