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de sa division ; enfin il ne négligea aucune précaution pour se mettre à l’abri de toute surprise.

Les Anglais se trouvaient dans une situation très-critique : attaquer ouvertement et en plein jour les Américains si supérieurs en nombre eût été le comble de la folie. Il ne leur restait d’autre ressource que de traverser des déserts inhabités pour aller rejoindre le général Proctor vers Détroit, ou d’essayer le résultat d’une attaque nocturne. N’ayant point de vivres, le premier de ces projets était à peu près inexécutable ; et, forcés d’adopter le second, ils résolurent de tenter la fortune la nuit suivante. La cruelle alternative dans laquelle l’ennemi se trouvait n’avait pu échapper à la sagacité des généraux américains, et ils devaient savoir que de leur vigilance et de leur fermeté dans cette occasion dépendait le succès de la campagne, car si une fois le corps du général Vincent avait été détruit ou pris, Proctor, coupé de toute communication avec les provinces de l’est, se serait vu forcé de faire une retraite prompte et difficile, et de laisser un champ libre aux opérations de l’armée de l’ouest. Malheureusement, comme nous allons le raconter, il en fut tout autrement que ce qu’on pouvait si justement espérer.