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assez vécu pour être témoin de pareilles horreurs ? Ne penserait-il pas que son pays s’est ravalé au-dessous de l’humanité ? N’y aura-t-il donc pas quelques-uns de ces Anglais si généreux, si philantropes dans leurs discours, qui élèveront la voix pour instruire leur patrie de l’opprobre dont les actes de ses propres enfants ont couvert son nom dans ce nouveau monde ?

Malgré cette nouvelle preuve de la barbarie anglaise, nos soldats ne se permirent pas le moindre excès : ils se bornèrent à emporter la masse du président et l’abominable trophée dont nous venons de parler, et ils respectèrent même la salle où ils avaient trouvé un objet si capable d’allumer leur ressentiment. Le soir même de la prise d’Yorck, toutes les troupes en sortirent et allèrent coucher dans les casernes ; les chasseurs seuls de Forsythe restèrent dans la ville. Enfin la conduite des Américains fut si honorable, que les magistrats canadiens en adressèrent des remercîments publics au général Dearborn. Ce dernier, qui se trouvait à bord de la flotte, n’était débarqué qu’après la mort de Pike, et ne reprit le commandement des troupes que quand déjà elles étaient maîtresses d’Yorck.