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majors Madison et Ballard. Enfin, un fait qui mérite bien d’être rapporté, c’est que, le lendemain de l’action, les Anglais, ne trouvant pas sans doute que la rage des Indiens fût assez forte, voulurent encore y ajouter par l’ivresse, et leur distribuèrent du rum en abondance.

Après ces massacres, Proctor redoutant les conséquences de son atroce conduite, offrit une prime aux Indiens pour lui remettre chacun des prisonniers qui n’avaient pas encore été sacrifiés. Les habitants de Détroit avaient déjà rempli envers leurs malheureux compatriotes tous les devoirs de l’humanité. Plusieurs avaient disposé de tout ce qu’ils possédaient de précieux pour racheter des prisonniers. Les femmes surtout, toujours les premières quand il s’agit de bienfaisance, donnèrent pour le même objet jusqu’aux couvertures de leurs lits ! Car, soit dit à l’éternelle honte des Anglais, Proctor souffrit que des gens qui avaient combattu avec la plus grande valeur, et qui appartenaient aux plus respectables familles des États-Unis, fussent promenés déporte en porte, et vendus comme des bêtes de somme ; et ce fut à la seule avarice des Indiens que quelques-uns de nos courageux.