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ordres du conseil, elle n’avait voulu, comme elle le prétendait, que nous rendre justice, n’était-ce pas un aveu tacite qu’elle avait violé tous nos droits comme nation neutre, et qu’ainsi les premières agressions étaient venues d’elle ? Est-il nécessaire d’ajouter que plus de deux mille marins pressés sur nos navires gémissaient à cette époque dans les fers comme prisonniers de guerre ? Ne s’était-on pas refusé opiniâtrement à tout ce qui pouvait détruire le sujet de nos justes plaintes ? et cependant on voulait nous faire passer pour agresseurs ! Mais une pareille assertion dans une bouche anglaise n’a rien d’étonnant. Toujours l’inconséquence du raisonnement se fait sentir quand on veut défendre l’injustice ! Après ces vaines propositions, l’empereur de Russie offrit sa médiation ; notre gouvernement n’hésita pas à l’accepter ; mais l’Angleterre, sous prétexte qu’une telle médiation serait contraire à ses intérêts maritimes, ne voulut point en faire usage. Cependant, craignant de montrer ouvertement combien elle était éloignée de désirer la paix, elle offrit d’entrer avec nous dans une négociation directe : offre peu sincère de sa part, et qui n’avait pour but que de prolonger la guerre autant qu’elle le voudrait.