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toutes parts ; presque tous les miliciens jetèrent leurs armes, et quittèrent l’armée ; ceux qui étaient restés tenaient les discours les plus injurieux sur le général Smyth, et menaçaient même de venger dans son sang l’anéantissement de toutes leurs espérances. Le général Porter l’accusa hautement de lâcheté et de s’être conduit d’une manière indigne d’un officier. Tout ce que le général Smyth put dire pour se disculper, fut qu’il avait l’ordre formel de ne pas tenter une invasion avec moins de trois mille hommes, et que quinze cents seulement étaient embarqués. Quelle que fut la validité de cette raison, il n’en est pas moins vrai que ce général en courut le blâme de la nation, et que dès lors sa réputation militaire déclina rapidement dans l’opinion publique. Cette affaire était certainement fort louche ; elle nuisit beaucoup à nos intérêts, et porta le découragement dans toutes les classes. C’est ainsi que, dans toute l’année 1812, nous eûmes continuellement à souffrir de notre défaut d’expérience à la guerre. Chaque événement semblait venir renverser tous nos projets, détruire nos espérances ; et nous n’eûmes que des fautes et des pertes à déplorer dans toutes nos entreprises contre le Canada, malgré les marques