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2 . PUISSANCE DE l'ÉGLISE n'existait plus. La suprématie du siège de Rome s'était affirmée, toujours plus exigeante et plus forte, 8^u point d'englober la juridiction universelle, de ployer toutes les volontés d'évêques sous ses désirs. Juste ou injuste, raisonnable ou non, l'ordre du pape devait être obéi, car il n'y avait pas d'appel contre le représentant de saint Pierre. Dans une sphère plus étroite et toujours sujet au pape, l'évêque disposait d'une autorité qui, du moins en théorie, était également absolue. L'huitnble jninistcft ^e l'autel était l'instru- ment par lequel les dé'cret&]d^'^6(î^l^^ de i'évêque étaient mis en vigueur parmi le peuple f car' le sort' dé tous les hommes relevait de cejwi qui po^v.aif^t admîûistrçr 5>u refuser les sacre- ments. Ainsi responsable de là destinéedii genre humain, l'Églîsede- vait posséder les pouvoirs et l'organisation nécessaires à l'accom- plissement d'une tâche aussi haute. Pour la règle intérieure des consciences, elle avait institué la confession auriculaire qui, à l'époque où nous sommes, était devenue l'apanage presque exclusif du sacerdoce. Quand cela ne suffisait pas pour main- tenir le fidèle dans la bonne voie, l'Église pouvait recourir à ces tribunaux spirituels qui s'étaient formés autour de chaque siège épiscopal, avec une juridiction mal définie et susceptible d'une extension presque illimitée. En dehors de la surveillance des affaires de foi et de discipline, de mariage, d'héritage et d'usure, qui leur appartenaient de par le consentement géné- ral, il y avait relativement peu de questions humaines qui n'impliquassent pas quelque cas de conscience et, par suite, l'intervention d'une autorité spirituelle — d'autant plus que les contrats étaient généralement confirmés par des ser- ments. L'hygiène des âmes nécessitait une enquête perpétuelle tou- chant les aberrations, réelles ou seulement possibles, de chaque brebis du troupeau. On conçoit l'influence énorme qu'assu- rait à l'Église la possibilité d'intervenir dans toutes les affaires privées. Non seulement le plus humble prêtre disposait d'un pouvoir