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TROISIEME ÉPOQUE. 97 vrage qui a été traduit dans toutes les langues de l'Europe , que , non content d'avoir étudié les anciens, il s'était mis à voya- ger en Italie, en France, en Espagne, en Allemagne, pour entrer en relation avec les hommes les plus célèbres de son époque, et qu'il n'épargna aucune dépense pour se procurer les livres de science les plus rares. Il eut surtout à se louer de la libéralité du cardinal d'Esté, qui prenait un vif intérêt aux travaux de Porta. Ce même cardinal fonda, dans sa maison, une société savante, à laquelle il donna le nom d'Académie des secrets. C'est la plus an- cienne de toutes les académies des sciences. Porta avait sur B. Palissy l'avantage d'une forte instruction classique, mais il lui était de beaucoup inférieur pour la méthode d'observation. . Palissy était tout entier à ses laborieuses recherches, lors- que Porta avait déjà réuni, théoriquement, les éléments de l'art du fabricant de verres et d'émaux colorés. C'est ainsi qu'il dit, dans le chapitre de Gemmis aclulterandis (1), qu'il faut d'abord faire une pâte vitreuse avec à peu près parties égales de tartre calciné (carbonate de potasse) ou de soude (carbonate de soude) , et de cristal de roche ou de pierres siliceuses pulvérisées et bien lavées; qu'il faut chauffer ce mélange, pendant six heures, dans des creusets d'argile à la température la plus élevée, et qu'il est bon d'ajouter à la masse vitreuse une cer- taine quantité de céruse, afin de la rendre parfaitement transparente. Cela fait, il ne s'agit plus que de colorer cette masse vitreuse, et l'on y parvient en la faisant fondre avec des oxydes métalliques. Voulez-vous imiter le saphir? mcttez-y du

  • cuivre brûlé; le manganèse (oxyde de manganèse ) vous donnera

l'améthyste, etc. Après les pieries précieuses, l'auteur arrive à parler des émaux, qui sont, ainsi qu'il le remarque fort judicieusement, colorés par les mêmes moyens que le verre ; seulement la pâte est ici opaque, au lieu d'être transparente. Poisons. Les poisons composent presque toute la Magie na^ iurclle. C'est là l'étude favorite de Porta; et, bien qu'il traite dans son ouvrage de beaucoup d'autres sujets , il y revient sans cesse. Rappelons-nous combien c'était là une question déli- cate, et combien il était alors dangereux de l'aborder. Aussi le {) Magia naltiralis, lib. vi, p. 117 (edif. Neapol., 1589). HIST. DE LA CHIMIE. — T. U. 7