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§2.

Anaximandre (né en 611, mort en 545 avant J.-C.).

Ce philosophe continua d’enseigner les doctrines de l’école ionienne. Il admit comme principe universel quelque chose d’indéfini (ἄπειρον), de subtil, qui pénètre toute la matière. Ce principe est, selon lui, plus subtil que l’eau, moins ténu que l’air, et plus grossier que le feu. Tous les éléments matériels sont contenus dans ce principe éthéré ; il en est séparé par le mouvement ; en se raréfiant et en se condensant il produit tous les corps que nous voyons[1]. Tout corps s’est formé par le rapprochement de ses particules homogènes préexistantes[2]. L’action de la chaleur et du froid préside à tous les changements que subit la matière. La forme arrondie des corps célestes provient de l’action combinée de l’air et du mouvement[3].


§3.

Anaximène (557 avant J.-C.).

Disciple d’Anaximandre, Anaximène considérait l’air comme le principe de toutes choses : « Tout vient de l’air, et tout y retourne [4]. » Les animaux et les plantes en tirent leur origine[5]. Selon ce même philosophe, l’âme elle-même est quelque chose d’aérien. La condensation et la raréfaction, le froid et la chaleur, déterminent toutes les modifications de la matière ; l’air infini est la Divinité même[6].

  1. Arist. Physic., i, c. 5 ; Metaphys., xii, c. 2. De cœlo, III, c. 5. Themistius ad Arist. Phys., fol. 16, a. S. Augustin, De civ. Dei, VIII, 2.
  2. Simplicius in Physic. Arist., p. 6 b
  3. Voy. Röth, Geschichte der Griech. Philosoph., t. i, p. 131 et suiv.
  4. Ἐκ τούτου τὰ πάντα γενεσθαι, καὶ εἰς αὐτὀν πάλιν ἀνλύεσθαι. Stobée, Eclog’, p. 296. Conf. Euseb, Præp. evangel., I, 8 et Cic. Acad. quæst., II, 37.
  5. Plutarque, Plac., III, 4.
  6. Cic., De nat. deor., I, c. 10. s. August., De civ. Dei, VIII, 2.