moyen âge, disséminés aujourd’hui sur tout le globe les Juifs ont conservé, au milieu de leurs infortunes, leur foi, leurs mœurs, leur caractère, jusqu’au type même de leur physionomie[1]. Cet accord de tous les peuples à maltraiter les Juifs ne donne-t-il pas à penser ? — Ce qu’il y a de certain, c’est que le christianisme, qui prêche la fraternité, a eu son berceau chez les Juifs, qui dans toute l’antiquité passaient pour le peuple le plus égoïste et le moins conciliant du monde. Les Romains, les plus tolérants des mortels, ne leur reprochaient-ils pas odium totius generis humani ? — Incontestablement les Israélites étaient dès leur origine animés du même esprit de lucre que les Phéniciens, avec lesquels ils avaient plus que de simples rapports de voisinage.
Quoique fidèles à leurs croyances religieuses, les Hébreux ont cependant emprunté aux Égyptiens et aux Phéniciens la pratique des choses qui leur paraissaient les plus utiles. Ils mettaient dans la construction du tabernacle tout le raffinement des arts de l’Egypte ; et les ornements du grand-prêtre devaient avoir mis à contribution les ateliers de Tyr et de Sidon[2]. Bien que Moyse, le Solon des Juifs, n’ait pas précisément institué des lois en faveur de la culture des arts, il fait cependant l’éloge des ouvriers et des artisans. (Exod., XXI, 11 ; XXXV, 30 — 36.) Les orfèvres, les sculpteurs, les forgerons, en général tous les artisans (חֲרָשִׁים), étaient, comme chez les Egyptiens, des hommes libres, et non des esclaves, comme chez les Grecs et les Romains.
§1.
De l’origine de la chimie.
Hermès ou Mercure, surnommé le trois fois très-grand (τριςμέγιστος), passe pour l’inventeur des arts en Égypte, et particulièrement pour l’inventeur de la chimie[3]. On attribue à ce
- ↑ On a remarqué que les figures des Israélites peintes il y a plus de trois mille ans, sur d’anciens sarcophages ou sur d’autres monuments égyptiens, ont les même traits de physionomie que les Juifs de nos jours.
- ↑ Voy. pour la description du tabernacle l’excellent ouvrage de l’abbé Glaire, Introduction historique et critique aux livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, t. II ; Paris, 1839, p. 606
- ↑ Tertullien (de Anima, c.2, et adversus Valentinianos, p.15) appelle Hermès physicorum magistrum.