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PREMIÈRE ÉPOQUE

pliquent plus particulièrement à l’histoire de la chimie, et surtout à l’état de cette science chez les anciens Égyptiens, chez les Phéniciens et les Hébreux. Quant aux Chaldéens, aux Assyriens et aux Babyloniens, ils échappent, faute de documents, à toute appréciation exacte.

Avant d’aborder les détails, jetons un coup d’œil rapide sur chacun de ces peuples civilisateurs de l’antiquité.

Les Égyptiens, comme les Chinois et les Indiens, cultivèrent de bonne heure les arts et les sciences. Et ce que nous avons dit des Chinois s’applique en grande partie aux Egyptiens : une population nombreuse (1[1]), établie sur les bords du Nil, mise en présence d’une nature riche en productions de toutes espèces, mais une population dépourvue de l’esprit guerrier et de l’ambition des conquêtes, devait nécessairement, par la seule force de l’intelligence et du travail, se frayer pour sa subsistance des voies nouvelles, inconnues à des tribus nomades ou à des nations exclusivement guerrières. À cela il faut joindre les croyances religieuses et les institutions politiques, qui favorisaient plutôt qu’elles n’entravaient la recherche de l’utile et du beau.

C’est dans le royaume des Pharaons que Platon, Pythagore, Solon et Hérodote étaient venus s’instruire.

L’Égypte devint à différentes époques la proie des conquérants. Soumis successivement à des dominations diverses, les Égyptiens ont dû perdre peu à peu leur antique genre de civilisation et ce cachet d’originalité qui les distinguait de tous les peuples du monde.

Le royaume des Pharaons a rarement joui des bienfaits d’une paix durable ; tous les grands événements qui exercent une influence marquée sur les arts, le commerce et la politique des empires, ont ramené la guerre sur les bords du Nil.

Enfin, à la chute de l’empire romain, l’Egypte éprouva le sort commun aux autres nations de ce vaste empire, qui s’intitulait orbis terrarum.

Si la Chine s’est maintenue à peu près intacte depuis des siècles, c’est qu’elle éprouva des secousses moins fortes de la part des

  1. Il est incontestable que l’Égypte sous les Pharaons était beaucoup plus peuplée qu’elle ne l’est aujourd’hui