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PREMIÈRE ÉPOQUE

et du fini. On creusera, dans une boule d’ivoire, trois ou quatre autres sphères creuses qui se meuvent indépendantes les unes des autres ; on réunira les ongles d’un millier de fourrures de martres, et, ajustant par un travail inouï de couture toutes ces parcelles de peau l’une à l’autre, l’on aura fait une fourrure tellement riche, tellement précieuse, que l’empereur seul peut la porter : voilà ce que les Chinois considèrent comme le criterium du beau, comme la merveille la plus digne d’admiration… Dans tout ce qui est incrustation, mosaïque, ciselure, leurs œuvres pourront acquérir une certaine valeur et un certain prix, même aux yeux de l’artiste. Mais, pour me résumer, je dirai hautement qu’en Chine je n’ai jamais rien vu qui approchât, comme beauté de forme, de la moindre poterie étrusque, de la plus simple coupelle antique trouvée aux environs du dernier bronze recueilli dans les fouilles d’une ville d’Italie[1]. »

Les Chinois et les Japonais entretenaient-ils des relations avec l’Amérique longtemps avant la découverte de ce continent par les Européens ? C’est une question qui a été souvent agitée, sans pouvoir être résolue[2].

La race mongole, quelle que soit l’antiquité de sa civilisation, ne pèse guère dans la balance du progrès. Repoussant avec hauteur toute lumière venue du dehors, elle se complaisait depuis des siècles dans son immobilité d’idoles, lorsque des querelles récentes lui firent sentir la puissance et la supériorité de l’Occident. La France et l’Angleterre alliées, dictant des conditions de paix (septembre 1800) dans la capitale même de l’Empire du milieu, c’est là un des événements les plus mémorables de notre époque. Grâce à cette alliance civilisatrice, la Chine est aujourd’hui ouverte à toutes les nations de l’Europe.


INDIENS (aryas).

L’Inde est le berceau de la filiation des peuples qui marchent à la tête de la civilisation. Son histoire présente de nombreuses

  1. G. de Kéroulée, Un voyage à Pékin, attaché à l’ambassade extraordinaire de France en Chine (1860-1861) ; Paris, 1861, p. 250-251
  2. Consultez le Livre sacré et les Mythes de l’antiquité américaine par l’abbé Brasseur de Bourbourg, Introduction, p. xxix et suiv., Paris 1861.