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HISTOIRE DE LA CHIMIE

Les pièces monnayées, les médailles de cuivre, sont moulées, et non frappées sur un flan, à froid, comme se pratique le monnayage actuel. Cette circonstance a rendu le crime de faux monnayage extrêmement commun en Chine, malgré les peines sévères auxquelles les coupables sont condamnés.

La fabrication de la monnaie a toujours été à l’état d’enfance chez les Chinois ; on l’attribue généralement à l’incapacité de cette nation pour l’invention des machines dont l’emploi demande une grande force. Quant aux travaux de main d’œuvre dont l’exécution exige beaucoup d’adresse et de patience, les Chinois n’ont peut-être pas de rivaux dans le monde entier.

Dans les montagnes des environs de la ville de Hoei-Tcheou, il y a des mines de cuivre, d’or et d’argent exploitées depuis la plus haute antiquité. L’affinage de l’argent par la coupellation parait être connu d’assez longue date[1] Les Chinois ne connaissent pas, — chose étrange ! — l’emploi des acides forts pour dissoudre les métaux. Cependant ils connaissent les substances salines, dont le mélange peut donner naissance à des phénomènes chimiques, analogues à ceux produits par des acides. Voici comment les pharmaciens de Chine préparent, par exemple, l’oxyde rouge de mercure :

Mercure
Sulfate d’alumine
Nitrate de potasse
parties égales.

Ce mélange a pour effet d’oxyder le mercure comme si on le traitait par l’acide nitrique. C’est ainsi que procédaient les alchimistes avant la découverte de l’eau-forte (acide nitrique).

La méthode dont ils se servent pour préparer le calomélas est beaucoup moins simple, et démontre qu’aucun principe scientifique ne préside à la préparation de leurs produits chimiques et pharmaceutiques. Voici les substances qu’employa à cette préparation le pharmacien de M. Pearson, chirurgien en chef de la factorerie anglaise, auquel nous empruntons ces détails[2] :

Sulfate de fer 
 4
Sulfate d’alumine 
 920
  1. « Il y a des ouvriers dont l’unique métier est d’affiner l’argent en bâtons (il n’y a pas d’argent monnayé) dans des fourneaux faits à ce dessein, et d’en séparer le cuivre et le plomb. » ). (Du Halde vol. II, p. 188.)
  2. Davis, ouvrage cité, vol. II, p. 202.