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PREMIÈRE ÉPOQUE

Dans le palais d’été impérial d’Huen-mi-nu-hien, incendié par les Anglais (le 13 octobre 1861), on trouva, entre autres objets précieux, deux bâtons en jade, auxquels la forme de sceptre fit donner le nom de bâtons de commandement. L’un fut envoyé à la reine Victoria, l’autre à l’empereur Napoléon III. « Ce sont, dit M. de Kéroulée, des bâtons de souhait, emblèmes de bonheur que les Chinois s’envoient au commencement de l’année, en guise de cadeaux[1] ».

Système monétaire[2]. — Tous les échanges se faisaient autrefois en nature, comme cela avait lieu primitivement dans tous les pays. Sous les Hia et les Chang (de 2400 à 1200 avant J.-C.), on trouve l’indication de trois métaux, jaune, blanc, rouge, employés comme moyens d’échange, à savoir l’or, l’argent, et le cuivre. L’or a été longtemps très-rare en Chine. On le retirait des sables de quelques rivières, par les procédés de lavage ordinaires [3].

L’exploitation des mines d’argent devait être pendant longtemps très-imparfaite, puisqu’elle laissait encore, d’après les détails qu’en donne la Petite Encyclopédie chinoise (écrite en 1633), beaucoup à désirer au dix-septième siècle. Il n’en est pas de même des mines de cuivre, qui sont extrêmement abondantes en Chine, et qui paraissent avoir été en tout temps assez bien exploitées.

Les seules pièces métalliques monnayées sont les sapèques. Elles sont composées d’un alliage de cuivre et d’étain : chacune pèse 12/100 d’once chinoise (4 gr. 50). Elles sont percées au milieu d’un trou carré par lequel on les enfile en chapelets. Il faut 3, 600 sapèques pour faires 2 taëls (15 fr.) L’argent se vend en lingots, et ne se trouve pas à l’état de monnaie titrée. La valeur du lingot ou soulier d’argent est de 1 ou 1 taëls au minimum.

L’ancien gouvernement chinois avait le monopole de l’émission des monnaies et de l’exploitation des mines. Il n’émettait de la monnaie que pour acheter des grains dans les années fertiles, et les revendait ensuite au peuple dans les années de disette.

  1. Ibid., p. 252
  2. Édouard Biot a publié sur ce sujet (Journal asiatique, série III, 1837) des détails précieux, tirés de documents originaux (viiie et xie cahiers de la collection de Ma-touan-lin).
  3. Voy. Encyclopédie des arts et métiers (Tien-kong-kaï-w).