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PREMIÈRE SECTION
DEPUIS LES PREMIERS TEMPS HISTORIQUES JUSQU’A THALÈS.
(620 AVANT J.-C.)

La civilisation suit le mouvement apparent du soleil : elle marche d’orient en occident. La Chine, l’Inde, la Chaldée, l’Égypte, se disputent la gloire d’avoir donné naissance aux dogmes religieux, aux sciences et aux arts ; c’est de là que la lumière s’est répandue dans les régions de l’occident. Les traditions antiques reportent vers l’orient l’honneur de toutes les inventions utiles. Mais cet orient se déplace et change de nom, suivant la différence et la situation géographique des peuples. Pour les Grecs, l’orient était l’Égypte ; pour les Égyptiens, c’était l’Assyrie ; pour les Assyriens, l’Inde, et pour les Indiens, la Chine. Ainsi, en remontant le cours du temps, pour saisir l’origine de la civilisation, on arrive naturellement à ces plages lointaines qui sont les premières saluées par les rayons du soleil levant.

Un fait qui domine toute l’histoire ancienne, c’est l’alliance étroite de la religion avec la science. Cette alliance est un des caractères distinctifs de l’antiquité. On y trouve la solution de bien des problèmes soulevés par l’esprit humain.

Les allégories mystiques du paganisme et les doctrines spirituelles du christianisme ont éloigné la science de la voie expérimentale, et se sont diversement réfléchies sur les lettres et les arts. Les transformations de Brahma, les métamorphoses de Jupiter, les dogmes de la transsubstantiation, les mystères des nombres, ont exercé une influence plus ou moins directe sur les théories de la transmutation des métaux et de la constitution élémentaire des corps.

D’après les croyances antiques, tout est animé dans la nature ; les métaux et les minéraux même renferment une parcelle de l’émanation divine, de l’esprit universel, de l’âme du monde. Ces idées devaient avoir pour résultat la fusion de la science divine