meilleure hypothèse, il est évident que l’hypothèse a précédé les observations. Cela est également fort possible si c’est l’hypothèse basée sur un examen provisoire qui mène à comprendre les faits trouvés et à en rechercher de nouveaux. Ce fut le cas pour Kepler lui-même : ce furent ses hypothèses tirées du système de Copernic et ses idées sur la signification de la quantité dans le monde qui lui révélèrent le contenu des richesses que Tycho Brahé n’avait pas lui-même su bien apprécier.
En ce qui concerne le troisième terme, la démonstration des causes, Kepler pose peu à peu des exigences plus rigoureuses qu’il n’avait fait pendant sa première période. Il commença (dans le Mysterium cosmographicum) par faire diriger les planètes par des âmes ou même le système tout entier par l’âme universelle, située dans le soleil. Par la suite il rompit avec l’animisme. Dans sa dissertation sur Mars, qui fit époque (1609), il déclare qu’il s’agit de démontrer les causes physiques. Il exige maintenant des causes « véritables » (veræ causæ) ou des causes vraisemblables. Il est volontiers tout près de croire que les causes des phénomènes naturels doivent pouvoir démontrer leur activité dans la nature. Dans la deuxième édition de son ouvrage de jeunesse, d’esprit animiste, il ajoute à l’expression « âmes motrices » (animæ motrices) la remarque suivante : « Dans ma dissertation sur Mars j’ai démontré qu’il n’y avait pas de ces âmes » et il est d’avis qu’au lieu du mot « âme » il faut mettre « force ». « Auparavant, poursuit-il, je croyais que la force qui fait tourner les planètes était réellement une âme… Mais en considérant que cette force motrice diminue à une grande distance… je conclus qu’elle devait être matérielle ». (Opera I, p. 176). — Le Mysterium cosmographicum fut dès lors remplacé chez Kepler par l’idée d’une « Physica cœlestis », mais il manquait encore de moyens pour la développer. Elle fit un progrès considérable grâce au grand contemporain de Kepler.
4. — Galileo Galilei
Lorsque, quelques années après la mort de Kepler, Galilée dit dans une lettre qu’ « il a toujours estimé Kepler comme un