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pratiquée ſans diſcontinuation dupuis ledit temps.

Ce qui a eſté dit de la Fabrice du Chapitre, & qu’elle eſt de ſon œconomie, n’empêche pas le droit qu’a le Treſorier, de ſçavoir de quelle maniere elle eſt adminiſtrée : car il eſt expreſſément marqué dans la Tranſaction de 1426. dont nous venons de parler, que le Procureur de la Fabrice rendra Compte chaque année devant le Treſorier, & Chapitre, ou devant leur Commis : ce qui eſt fort remarquable : car le Treforier peut, comme le Chapitre, duqviel il eſt diſtingué, commettre quelqu’vn pour oüir les comptes, & les arreſter en ſon nom.

Mais ce n’eſt pas la Fondation, ou la Tranſaction ſuſdite ſeule, qui diſtinguent ainſi le Treforier, non contre les Chanoines ſeulement, mais contre le Chapitre. On n’a qu’à lire tous les Actes des anciennes Fondations, comme celle des heures Canoniales, celle du Pain de Chapitre, & de l’vnion des Chapelles qui en ont augmenté le fond, celle de la Chalmiere, le Don des Prunelais, les premiers Adveuz du Chapitre rendus au Seigneur : la Fondation de la Sacriſtie de la Magdeleine, celle du Diaconat de Nôtre-Dame : celle de la Pſalette, vne infinité de Mandemens, & d’autres Titres qui ſont dans le Archives, & les Délibérations même câpitulaires antérieures au deſſein de former vn nouveau Chapitré, & on y verra par tout les mêmes expreſſions, pour empêcher qu’on ne confondiſt la Dignité avec le Chapitre, & que ſous-pretexte de fâire vn corps, ou chacun a ſa voix pour les affaires communes, on ne peut jamais égaller les Chanoines au chef, ou réduire le chef à la condition commune, des ſimples Chanoines. En éfet le Treſorier capitule comme Chanoine avec les Chanoines, pour les affaires cômunes du Chapitre, mais il a toujours ſa Dignité, & ſes droits, qui ne ſe meſlent jamais avec les affaires du Chapitre, qui ſont indépendants, & au deſſus du Chapitre.

13. Canontius ſi fuerit reſidens, vel cauſâ abſens, vt potè cauſâ fludij, vel peregrinationis, vel infirmitatis, vel vocationis ad aliud Beneficium, in quo maluerit treſidere, fructus Prabende integrè percipiet, ita tamen, quod illi qui Sacerdotali officio tenentur obſtricti, pro ſe Sacerdotes ponant, alij vero Clericos competentes.

C’eſt vn Règlement judicieux, raiſonnable : mais dont pluſieurs ont horriblement abuſe dans la ſuitte des temps : parce que la cupidite, qui aveugle les hommes, leur en a derobé le veritable ſens. L’eſtat de maladie, l’eſtude des Sciences neceſſaires, & les voyages vtiles faits avec congé, ſont de bonnes raiſons pour accorder la presence aux abſens dans les Chapitres. Mais ny les Canons, ny la Juſtice naturelle ne permettent pas qu’vn Chanoine joüiſſe des fruits de la Prebende, quand il luy plaiſt de reſider dans vn autre Benefice, dont il eſt pourvu : ny qu’il la poſſede longtemps avec vn autre Benefice qui demande reſidence, parce que alors les deux Benefices ſont de leur nature incompatibles.

C’eſt donc une illuſion, de s’imaginer, que le Fondateur du Chapitre de la Magdeleine de Vitré, ait voulu rendre compatibles les Cano-