parle, l’endormie, qui bâilles aux corneilles. Est-ce qu’elle fait seulement attention à ce qu’on lui dit ? Elle reste là sans bouger à me faire des yeux ronds comme une écrevisse. Va, te dis-je, appelle le néocore. Fainéante, goulue[1] ! ni fête ni jour ouvrable[2] ne te trouve bonne à rien et tu ne grouilles pas plus qu’une borne. J’en atteste le dieu, Kudilla, tu me fais bouillir, quand je m’étais promis de ne pas m’échauffer ; oui, j’en atteste le dieu, un jour viendra où[3]…
Crois-tu donc, Kunno, que tout se fasse si vite au gré de nos désirs ? C’est une esclave, et l’esclave a l’oreille paresseuse.
Mais plus elle va, plus elle est intolérable !
Holà, reste ici. Le portique s’ouvre et le sanctuaire apparaît. Vois, ma chère Kunno, vois toutes ces merveilles : ne dirait-on pas que ces sculptures sont d’une autre Pallas ? — soit dit sans blesser la déesse ! — Et cet
- ↑ Fainéante, goulue ! Le mot λαίμαστρον nous était inconnu : il se rattache au verbe λαιμάω. Crusius en rapproche l’allemand « Fressack », nom de chose appliqué à une personne, comme le mot grec.
- ↑ Ni fête ni jour ouvrable. Nous adoptons la correction de Weil ὁρτή pour ὀργή.
- ↑ Un jour viendra où… La lecture et l’interprétation du vers omis sont fort douteuses.