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MÉTRICHÉ.

Gullis, les cheveux blanchissent et le sens s’émousse. Oui, j’en jure par l’heureux retour de Mandris et par la bonne Déméter, d’une autre femme je n’aurais pas écouté cela sans colère. D’une bonne leçon j’aurais payé sa belle chanson et je lui aurais ôté l’envie de repasser le seuil de ma porte. Quant à toi, ma chère, ne me viens jamais apporter semblable message ; parle aux jeunes femmes[1] ainsi qu’il convient à une vieille. Quant à Métriché, fille de Pytheas, laisse-la s’incruster sur sa chaise. On ne se rit pas de Mandris. Mais ces paroles mêmes, comme on dit, sont superflues pour Gullis. Thressa, nettoie la coquille, verse trois setiers de vin pur, ajoute quelques gouttes d’eau, et sers la coupe pleine. Tiens, Gullis, bois.

GULLIS.

Donne. Sache que je n’étais pas venue[2] pour te donner de mauvais conseils, mais pour l’amour de toi…

MÉTRICHÉ.

Aussi te régale-t-on du meilleur vin.

  1. Parle aux jeunes femmes… Blass, dans son récent examen du papyrus, a lu, non μιτρηίαισι (texte de Buecheler) ni μετρηταῖσι (texte de Crusius), mais ὃν δὲ γρῄαισι πρ. γυν. τ. ν. ἀ.. Nous avons profité de cette dernière lecture.
  2. La fin du vers est très mutilée : nous hasardons un sens probable.