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chant des Argonautiques, Héra et Athéné vont demander à Kypris de rendre Médée amoureuse de Jason. La déesse, qui doit avoir recours à son fils Éros, avoue, non sans quelque honte, qu’elle n’a pas grand pouvoir sur lui ; elle se plaint de son espièglerie, de son caractère mutin. Les détails sont d’autant plus piquants que nous sommes chez les Immortels : on serait tenté de l’oublier. Kypris pense toutefois que son fils ne voudra pas désobéir à deux puissantes déesses : « car pour moi, dit-elle, il n’a point de respect : le fripon me désobéit sans cesse[1] ». Dans sa colère, elle l’a menacé de briser son arc et ses flèches, et l’enfant terrible l’a menacée à son tour. Les déesses se regardent en souriant, Kypris reprend avec tristesse : « Oui, mes ennuis font rire les autres, aussi dois-je me garder de les dire à tout venant, c’est assez de les connaître moi-même[2] ». Héra lui prend alors la main et la console : « Ne te fais pas de chagrin, lui dit-elle, ne t’irrite pas contre ton enfant, tu verras qu’il se corrigera plus tard[3] ». À cette scène familière, traitée avec art, mais que nous sommes surpris de trouver dans une épopée, succède un autre tableau de genre non moins gracieux. Kypris, qui s’est mise à la recherche d’Éros,

  1. Argonautiques, III, vers 93-94.
  2. Ibid., vers 102-103.
  3. Ibid., vers 109-110.