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Les mimiambes ont en effet toutes les qualités d’une excellente prose familière, on n’y sent jamais la recherche ni l’effort, ils sont écrits de verve et rappellent les senaires de Plaute : ce sont de bons vers de comédie.

Le style d’Hérondas mériterait une étude approfondie ; on pourrait y rechercher l’imitation de ses modèles, faire plus d’un rapprochement instructif avec certains fragments d’Hipponax, d’Épicharme et de Sophron, avec des passages de Théocrite ou de Callimaque. Le travail ne serait toutefois ni sans difficulté, ni sans dangers : on ne pourrait conclure de certaines rencontres qu’il y a imitation de la part d’Hérondas : les mêmes idées veulent être exprimées avec les mêmes mots, et certaines ressemblances, si frappantes qu’elles soient, peuvent être toutes fortuites. Elles viennent le plus souvent de ce que les auteurs puisent à la même source, le langage populaire. Le petit nombre des fragments conservés rendrait l’étude encore plus difficile ; nous n’avons de la plupart de ces écrivains que quelques vers souvent mutilés, et si nous possédons les hymnes et les épigrammes de Callimaque, il nous manque précisément les ouvrages qui pourraient nous fournir le plus de rapprochements, ses poésies iambiques et choliambiques. Le parti le plus prudent serait d’étudier le style d’Hérondas en lui-même, de voir comment il reproduit l’éner-