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c’est la ruine pour le pauvre ménage. Chaque mois il faut payer le grammatiste : on a beau gémir et se lamenter, il ne fait pas grâce d’une obole. Puis ce sont les dégâts du vaurien qui viennent arracher les derniers sous : lorsqu’on l’a traité comme il le mérite, il va se percher sur le toit : les tuiles se brisent, et quand vient la pluie, les voisins se plaignent : le coupable est bien vite trouvé, « il n’y a qu’une voix chez tous les locataires, c’est le fils de Métrotimé, c’est Kottalos qui a fait le coup ». Aussi lui faut-il une punition exemplaire : Lampriskos le cinglera jusqu’à ce qu’il rende l’âme : les muses dont les statues ornent l’école seront les témoins de la scène : ce sera leur vengeance. Lampriskos se met donc à l’œuvre : il appelle quatre écoliers (de bons sujets, sans doute, élevés au grade de moniteurs), il leur donne l’ordre de charger Kottalos sur leurs épaules, on lui apporte un nerf de bœuf, et le supplice commence. Quand le maître d’école juge la correction suffisante, il fait relâcher le condamné, mais la marâtre n’est pas satisfaite, elle veut que son garnement soit encore fustigé, et toute sa colère se réveille lorsqu’elle se voit narguer par Kottalos qui s’est mis à l’abri des coups : elle rentre chez elle pour chercher des entraves ; la punition sera complète quand les muses verront ce paresseux, cet ignare, sautiller à pieds joints devant elles.