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V

La galerie des personnages d’Hérondas est très vivante et très variée, mais il ne faut pas chercher la complexité dans les caractères mis en scène. Les raisons nous sont aisées à comprendre. C’est d’abord une nécessité du genre : un caractère complexe est long à fixer, et le mime n’a que cent vers. En outre, les personnages représentés sont le plus souvent des gens du peuple, c’est-à-dire des natures simples. Le mérite de l’écrivain consiste surtout à nous les faire reconnaître, à nous donner l’illusion du déjà vu. De là vient que la plupart de ses personnages sont des types : plusieurs d’entre eux nous sont familiers : c’est l’entremetteuse, le Leno, le maître d’école, le cordonnier retors. Même dans les sujets les plus originaux, quand le poète nous montre par exemple une maîtresse amoureuse de son esclave ou deux débauchées, les caractères ne sont pas complexes : ils gardent leur simplicité dans la corruption. C’est en réduisant ainsi son objet que le mime, malgré son peu d’étendue, sait n’être pas superficiel et nous donne l’illusion de la vie.

On divisait les mimes de Sophron en deux caté-