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que lui. Suidas[1] nous dit seulement qu’il railla les Rhégiens pour leur lâcheté, sur l’ordre de Denys le Tyran. Après lui, le mime disparaît pour plus d’un siècle de l’histoire littéraire : on ne le retrouve plus que pendant la période alexandrine, mais il atteint cette fois la perfection, avec Théocrite.

III

Il y a dans l’œuvre de Théocrite trois idylles (première, quatorzième, quinzième) que l’on classe avec raison dans le genre du mime. On distingue à bon droit parmi les « tableaux » du poète syracusain ceux qui sont « bucoliques » et ceux qui sont « mimiques ». Il semble à première vue que cette distinction manque de justesse et de netteté : les premiers mettent en scène des bergers de Sicile, et les autres sont des peintures de mœurs populaires : quelle différence pouvons-nous établir entre eux ? N’appartiennent-ils pas tous au même genre ? L’objection est d’autant plus sérieuse que les poèmes dits « bucoliques » sont souvent empreints du réalisme le plus brutal. Ce qui justifie

  1. Suidas, s. v. Ῥηγίνους τοὺς δειλούς.