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MÉTRO.

N’as-tu pas la bonne fortune, Kerdon, de toucher les petits pieds que touchent les Désirs et les Amours ? Serais-tu donc un ladre et un galeux[1] ? . . . . . . . . . . . . Et cette autre paire, combien la lui fais-tu ? Allons, encore un prix formidable, ne te démens pas.

KERDON.

Par les Dieux, la joueuse de harpe Évétéris vient tous les jours m’en offrir cinq statères, mais elle me promettrait quatre dariques, qu’elle ne l’aurait pas : car je la déteste, la méchante langue, pour la façon dont elle insulte ma femme. Si cela peut t’arranger, prends, je te donnerai pour trois dariques cette paire ainsi que celle-là ; c’est pour l’amour de Métro que je le fais[2]. . . . . . . . . . . . fût-on de marbre, un baiser de toi vous ravirait au ciel : ta bouche est une vraie source de volupté. Ah ! celui-là n’est pas loin des Dieux qui peut nuit et jour s’enivrer à tes lèvres. Donne ici ton petit pied, pose-le sur la sandale.

  1. Et un galeux. Nous écrivons avec Buecheler ἀλλ’ εἷς κνῦσα… Crusius écrit ἄλλαις, ce qui s’accorde bien avec son explication du vers suivant, malheureusement très hasardée.
  2. C’est pour l’amour de Métro que je le fais. La fin du vers est très mutilée : la conjecture χειλοῖν est toute gratuite : rien ne subsiste que l’ε, d’après la lecture de Blass.