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La vie de Sophron nous est aussi peu connue que celle d’Hérondas. Suidas ne nous donne qu’un renseignement fort vague : « Il était, nous dit-il, contemporain de Xerxès et d’Euripide ». Il faut donc supposer, avec la plupart des critiques, que ses mimes furent composés vers le milieu du ve siècle av. J.-C. Nous ne sommes guère mieux renseignés sur le genre même où il s’exerçait. Quelles sont les origines du mime ? Sophron fut-il le créateur du genre ou son plus illustre représentant ? Que doit-il à Épicharme ? Le mime était-il joué sur le théâtre ou destiné seulement à la lecture ? La plupart de ces questions restent encore aujourd’hui sans réponse. Le mime n’est en réalité qu’une forme primitive de la comédie : c’est une scène comique. Toutes les bouffonneries représentées, à l’origine, en Laconie, à Sicyone, à Mégare, en Attique sont de véritables mimes. Quel autre nom peut-on donner par exemple à la célèbre farce dorienne qui représentait la visite du médecin étranger ? Sans doute, les auteurs ou plutôt les improvisateurs de ces scènes bouffonnes ne cherchaient à saisir que le ridicule extérieur ; mais quand l’imitation ne s’arrêtera plus à la surface, quand on copiera les mœurs au lieu de copier les gestes ou l’accent, le véritable mime sera créé. On voit par là que Sophron ne doit rien à Épicharme en ce qui concerne le genre même qu’il a choisi. La grande