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taliné, la fille de Kulaithis ; mais celui-là ne fabriquerait pas même un archet de lyre : l’autre habite près de la grande maison d’Hermodore, au sortir de la grande rue. Jadis, oui, jadis on parlait de lui, mais il s’est fait vieux. Il faisait bien l’affaire de feu Kulaithis (laissons à ses parents le soin de parler d’elle[1]).

KORITTO.

Ce n’est aucun de ceux que tu dis, Métro ; celui dont il s’agit vient de Chios ou d’Érythræ, je ne sais pas au juste : c’est un petit chauve ; tu dirais Praxinos, car ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau, il faut entendre parler notre homme pour se convaincre que c’est bien Kerdon et non Praxinos. Il travaille chez lui et vend sa marchandise en cachette, car les fermiers d’impôts sont l’effroi du pauvre monde[2] ; mais il travaille comme Pallas en personne, et tous ses ouvrages semblent sortis des mains de la Déesse. Quand il me fit voir deux baubons (car il en avait apporté deux, Métro), les yeux me sortaient de la tête. Ah, ma chère, les hommes restent bien au-dessous ! — nous

  1. Métro laisse entendre qu’il y aurait fort à dire sur son compte.
  2. L’effroi du pauvre monde. Le grec dit littéralement : « toute porte les redoute », c’est-à-dire reste fermée.