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de la seconde année de l’olympiade suivante, et par conséquent antérieure de quatorze ans au départ de notre historien pour la grande Grèce. Je n’en rapporterai point ici les preuves, l’ayant fait d’une manière assez ample dans mon Essai sur la Chronologie.

Ce fut aussi dans ces voyages qu’il apprit plusieurs particularités sur les villes de Rhégium, de Géla, de Zancle, et sur leurs tyrans ; particularités qu’il a transmises à la postérité.

On vient de voir que notre historien avait soixante-dix-sept ans quand il ajouta à son Histoire la révolte des Mèdes. On ignore jusqu’à quel âge il poussa sa carrière, et dans quel pays il la termina. Il est vraisemblable qu’il mourut à Thurium ; et nous avons, pour appuyer cette présomption, le témoignage positif de Suidas, qui nous apprend encore qu’il fut enterré sur la place publique de cette ville. Ce qui peut en faire douter, c’est que le même écrivain ajoute que quelques auteurs le font mourir à Pella en Macédoine. Mais comme on ignore le nom même de ces auteurs, on ne sait s’ils ont quelque autorité, et quel degré de confiance ils méritent.

Marcellin écrit, dans la Vie de Thucydide, que l’on voyait parmi les monuments de Cimon à Cœlé, près des portes Mélitides, le tombeau d’Hérodote. On pourrait conclure de ce passage qu’Hérodote mourut à Athènes, et c’était le sentiment de M. le président Bouhier. Qui nous assurera cependant que ce fût un vrai tombeau et non un cénotaphe ? Si on érigea à notre historien un monument dans le lieu destiné à la sépulture de la maison de Cimon, c’est qu’en partant pour Thurium il obtint à Athènes le droit de cité, et qu’il fut probablement adopté par quelqu’un de cette maison, l’une des plus illustres de cette ville : car sans cette adoption on ne lui aurait pas élevé un monument dans ce lieu, où il n’était pas permis d’inhumer personne qui ne fût de la famille de Miltiade, ce qu’a très-bien prouvé Dodwell.

Il reste cependant encore quelque incertitude : l’inscription rapportée par Etienne de Byzance la ferait disparaître, si l’on était assuré qu’elle a été trouvée à Thurium : car le premier vers de cette inscription atteste que les cendres de notre historien reposaient sous ce tombeau. Je ne crois pouvoir mieux terminer sa Vie que par cette épitaphe, que rapporte Etienne de Byzance : « Cette terre recèle dans son sein Hérodote, fils de Lyxès, Dorien d’origine, et le plus illustre des historiens ioniens. Il se retira à Thurium, qu’il regarda comme une seconde patrie, afin de se mettre a couvert des morsures de Momus».