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HISTOIRE D’HÉRODOTE.

mes d’Argos étant devenues furieuses, les Argiens offrirent à celui-ci une récompense pour l’attirer de Pylos et l’engager à les guérir. Mélampus exigea la moitié du royaume. Les Argiens rejetèrent sa demande, et s’en retournèrent chez eux ; mais comme le mal croissait, et que le nombre des femmes qui en étaient atteintes augmentait de jour en jour, ils subirent la loi qui leur avait été imposée, et retournèrent à Pylos dans l’intention de lui accorder les conditions qu’il exigeait. Mélampus les voyant changés, ses désirs augmentèrent, et il leur dit que s’ils ne donnaient point aussi à son frère Bias le tiers du royaume, il ne ferait point ce qu’ils souhaitaient de lui. Les Argiens, réduits à la dernière extrémité, consentirent encore à cette demande.

XXXIV. Il en fut de même des Spartiates. Ils accordèrent à Tisamène tout ce qu’il avait exigé, à cause de l’extrême besoin qu’ils avaient de lui. Il n’y a jamais eu que lui et son frère Hégias que les Spartiates aient admis au nombre de leurs citoyens. Tisamène, étant par cette concession devenu Spartiate d’Éléen qu’il était, les aida, en qualité de devin, à remporter la victoire dans cinq grands combats. Le premier se donna à Platées ; le second à Tégée, contre les Tégéates et les Argiens ; le troisième à Dipæa, contre tous les Arcadiens, excepté les Mantinéens ; le quatrième à Ithome, contre les Messéniens ; et le cinquième et dernier à Tanagre, contre les Athéniens et les Argiens[1].

XXXV. Ce Tisamène, que les Spartiates avaient mené avec eux à Platées, servait alors de devin aux Grecs. Les victimes leur annonçaient des succès s’ils se tenaient sur la défensive, et une défaite s’ils traversaient l’Asope et commençaient le combat.

XXXVI. Mardonius désirait ardemment commencer la bataille ; mais les sacrifices n’étaient pas favorables, et ne

    dans la fontaine Clitorius. Tous ceux qui depuis ce temps burent des eaux de cette fontaine prirent le vin en aversion. (L.)

  1. Ce combat se donna la troisième année de la quatre-vingtième olympiade, c’est-à-dire l’an 4256 de la période julienne, 458 ans avant Jésus-Christ, et 22 ans après le passage de Xerxès en Grèce.