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CALLIOPE, LIVRE IX.

leurs terres, et n’y avait fait aucun dégât, espérant toujours qu’ils s’accommoderaient avec lui. Mais n’ayant pu les y engager, instruit de tous leurs desseins, il se retira avant que Pausanias fût arrivé avec ses troupes à l’isthme. En sortant d’Athènes, il y mit le feu, et fit abattre tout ce qui subsistait encore, murs et édifices, tant sacrés que profanes. Il en partit parce que l’Attique n’est pas commode pour la cavalerie, et parce que, dans le cas où il aurait été vaincu, il n’aurait pu se retirer que par des défilés, où un petit nombre d’hommes auraient suffi pour l’arrêter. Il résolut donc de retourner à Thèbes, afin de combattre près d’une ville amie, et dans un pays commode pour la cavalerie.

XIV. Il était déjà en marche, lorsqu’un courrier vint à toutes jambes lui annoncer qu’un autre corps de mille Lacédémoniens allait du côté de Mégare. Aussitôt il délibéra sur les moyens de l’intercepter, comme il le désirait. Il rebroussa chemin avec son armée, et la conduisit vers Mégare, faisant prendre les devants à la cavalerie, qui parcourut toute la Mégaride. Cette armée ne pénétra pas plus avant en Europe du côté de l’occident.

XV. Un courrier étant ensuite venu lui apprendre que les Grecs étaient assemblés à l’isthme, il retourna sur ses pas, prenant sa route par Décélée. Les bœotarques[1] avaient mandé les voisins des Asopiens pour lui servir de guides. Ceux-ci le conduisirent à Sphendalées, et de là à Tanagre, où il passa la nuit. Le lendemain, ayant tourné vers Scolos, il arriva sur les terres des Thébains, et les ravagea, quoiqu’ils fussent dans les intérêts des Perses. Aussi ne fut-ce pas par haine contre eux, mais parce qu’il était dans la nécessité de fortifier son camp, afin d’y trouver un asile en cas qu’il livrait bataille, et que l’événement ne répondit pas à ses espérances. Le camp des Perses commençait à Érythres, passait près d’Hysies, et s’étendait jusqu’au territoire de Platées, le long de l’Asope. Le mur qu’il fit élever n’occupait pas toute cette étendue, mais environ dix stades en carré. Tandis que les Barbares étaient occupés à

  1. Les magistrats des Béotiens.