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HISTOIRE D’HÉRODOTE.

plutôt à nous venger de tout notre pouvoir qu’à nous allier à celui qui est l’auteur de ce désastre ? Secondement, le corps hellénique étant d’un même sang, parlant la même langue, ayant les mêmes dieux, les mêmes temples, les mêmes sacrifices, les mêmes usages, les mêmes mœurs, ne serait-ce pas une chose honteuse aux Athéniens de le trahir ? Apprenez donc, si vous l’avez ignoré jusqu’à présent, apprenez que tant qu’il restera un Athénien au monde, nous ne ferons jamais alliance avec Xerxès. Nous admirons l’offre que vous nous faites de nourrir nos familles et de pourvoir aux besoins d’un peuple dont les maisons et la fortune sont renversées, et vous portez la bienveillance jusqu’à son comble ; mais nous subsisterons comme nous le pourrons, sans vous être à charge. Les choses étant donc ainsi, mettez au plus tôt votre armée en campagne. Car aussitôt que le Barbare aura appris que nous ne voulons point accepter ses offres, il entrera sans différer sur nos terres, comme nous le conjecturons. Il est donc à propos de prévenir son irruption dans l’Attique, et d’aller au-devant de lui en Béotie. »


FIN DU HUITIÈME LIVRE.