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POLYMNIE, LIVRE VII.

la Magnésie, et élevèrent sur ce rocher une colonne de pierre qu’ils avaient apportée avec eux. Cependant la flotte partit de Therme dès que les obstacles furent levés, et avança toute vers cet endroit, onze jours après le départ du roi de Therme. Pammon, de l’île de Scyros, leur indiqua ce rocher, qui se trouvait sur leur passage. Les Barbares employèrent un jour entier à passer une partie des côtes de la Magnésie, et arrivèrent à Sépias, et au rivage qui est entre la ville de Casthanée et la côte de Sépias.

CLXXXIV. Jusqu’à cet endroit et jusqu’aux Thermopyles, il n’était point arrivé de malheur à leur armée. Elle était encore alors, suivant mes conjectures, de douze cent sept vaisseaux venus d’Asie, et les troupes anciennes des différentes nations montaient à deux cent quarante et un mille quatre cents hommes, à compter deux cents hommes par vaisseau. Mais, indépendamment de ces soldats fournis par ceux qui avaient donné les vaisseaux, il y avait encore sur chacun d’eux trente combattants, tant Perses que Mèdes et Saces ; ces autres troupes montaient à trente-six mille deux cent dix hommes. À ces deux nombres j’ajoute les soldats qui étaient sur les vaisseaux à cinquante rames, et supposant sur chacun quatre-vingts hommes, parce qu’il y en avait dans les uns plus, dans les autres moins, cela ferait deux cent quarante mille hommes, puisqu’il y avait trois mille vaisseaux de cette sorte, comme je l’ai dit ci-dessus[1]. L’armée navale venue de l’Asie était en tout de cinq cent dix-sept mille six cent dix hommes, et l’armée de terre de dix-sept cent mille hommes d’infanterie, et de quatre-vingt mille de cavalerie ; à quoi il faut ajouter les Arabes qui conduisaient des chameaux, et les Libyens, montés sur des chars, qui faisaient vingt mille hommes. Telles furent les troupes amenées de l’Asie même, sans y comprendre les valets qui les suivaient, les vaisseaux chargés de vivres et ceux qui les montaient.

CLXXXV. Joignez encore à cette énumération les troupes levées en Europe, dont je ne puis rien dire que d’après l’opinion publique. Les Grecs de Thrace et des îles voi-

  1. Voyez ci-dessus, § xlvii.