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VIE D’HÉRODOTE,
PAR LARCHER.




Hérodote, né à Halicarnasse l’an 4230 de la période julienne, 484 ans avant notre ère, était Dorien d’extraction, et d’une naissance illustre. Il eut pour père Lyxès et pour mère Dryo, qui tenaient un rang distingué parmi leurs concitoyens. Panyasis, poëte célèbre, à qui quelques écrivains adjugent le premier rang après Homère, quoique d’autres le placent après Hésiode et Antimachus, était son oncle de père ou de mère ; car il n’y a rien de certain là-dessus. Panyasis est né, si l’on en croit Suidas, en la LXXVIIIe olympiade, c’est-à-dire l’an 4247 de la période julienne, 467 ans avant l’ère vulgaire. Je ne puis être de cette opinion, parce qu’il s’ensuivrait qu’Hérodote, son neveu, aurait été plus âgé que lui de dix-sept ans. Je n’ignore pas qu’il y a des oncles plus jeunes que leurs neveux ; nous en avons des exemples. Aussi j’insiste moins sur cette raison que sur le temps où périt Panyasis, quoiqu’on ne puisse le fixer d’une manière certaine. Mais l’on sait que Lygdamis, tyran d’Halicarnasse, fut chassé l’an 4257 de la période julienne, 457 ans avant notre ère. Il aurait donc fait mourir ce poëte au plus tard en 4256 de la période julienne, 458 ans avant l’ère vulgaire. Si l’assertion de Suidas était vraie, Panyasis aurait eu au plus neuf ans lorsqu’il périt. Comment à cet âge aurait-il donné de l’ombrage au tyran ? comment aurait-il pu avoir composé ces ouvrages qui lui ont acquis une si grande réputation ? J’aime mieux, par cette raison, placer sa naissance en la LXVIIIe olympiade. Il avait alors 50 ans quand Lygdamis le fit mourir, et il aura eu le temps de composer ce grand nombre d’ouvrages qui l’ont immortalisé. D’ailleurs, Suidas convient lui-même qu’il y a des auteurs qui le font plus ancien.

Panyasis était connu par l’Héracléiade et les Ioniques. L’Héracléiade était un poëme héroïque en l’honneur d’Hercule ; le poëte y célébrait les exploits de ce héros, en quatorze livres qui contenaient neuf mille vers. Plusieurs écrivains en parlent avec distinction, Isaac Tzétzès dans ses Prolégomènes sur la Cassandre de