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une âme à la mer

Bouché me prend par l’épaule et m’embrasse sur les deux joues ! Les équipiers l’imitent… nous étions fous de joie.

La joie délirante du you-you venant nous accoster avec Frout, Mescam, Gégou était touchante ! toutes les mains se serrèrent et dans ce geste, il y avait du bonheur et beaucoup d’émotion.

Puis ce fut le salut de nos deux concurrents, la Hollande et la Suède, auquel nous répondîmes. Du grand bateau blanc qui suivait les Olympiques depuis 7 jours avec de nombreux curieux amateurs et yacht-men monta tout à coup la Marseillaise !

Tête nue, nous écoutions, lorsque je vis dans les yeux de Bouché des larmes, alors que je croyais que c’étaient les miennes qui coulaient.

Instants inoubliables !

De cette foule, penchée sur nous, avec tous les accents du monde s’élevaient les cris de : Vive la France ! Vive Madame Hériot !

Sur la plus haute passerelle, je reconnus l’Amiral Hollandais qui voulait à toute force nous accoster pour me donner une superbe gerbe de fleurs. Je la reçus en pleine poitrine, souriante et ravie, mais ces fleurs n’étaient pas pour moi seule.

Sous des exclamations d’approbation, j’allais à l’arrière les amarrer à leur place, en symbole à la