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une âme à la mer

On ne peut être heureux que par le cœur et profondément malheureux que par lui ; mais l’esprit veille, le combat s’engage et il faut que la tête domine le cœur.

Alors, en vous, la sérénité descend comme après l’orage à la fin du jour, lorsque le soleil se montre avant de disparaître.

Les personnes que je rencontre ne me comprennent pas.

Elles me prennent pour un être différent de ce que je suis ; ce serait trop simple qu’elles me voient à travers des yeux droits, qui reflèteraient la vérité.

Elles ne me jugent pas par mes actions, mais à travers leurs sentiments.

Physiquement, je les étonne : « comment pouvez-vous conduire vos bateaux à la victoire avec des attaches si fines » ou encore « comment se peut-il que dans un corps si menu puisse se cacher une telle énergie ? »

Je souris par habitude, mais l’abîme moral est encore plus profond.

Elles ne me comprennent pas, parce qu’elles ne le peuvent pas.

La vie qu’elles mènent et celle que j’ai choisie sont trop différentes.