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goélette ailée

fums nous faire signe et vouloir nous attirer par des promesses qui n’existent plus, hélas ! et qui ne pouvaient être transmises aux navigateurs que par les chants des sirènes.

Plus tard la lune se levait, c’est un autre jour plus froid, plus calme encore, sa clarté est si belle que les étoiles pâlissent et la mer s’éclaire à n’être plus phosphorescente.

La houle s’est éteinte, pas la moindre risée.

Les voiles ne claquent plus, elles se balancent imperceptiblement, c’est l’immobilité complète.

Quelques heures. Il faisait jour et un éclatant soleil.

Nous n’avons parcouru que sept milles en 24 heures.

C’est Pâques, aujourd’hui ; cependant les cloches ne viendront pas jusqu’ici !



Où appareiller pour trouver enfin douceur et silence ?

J’aurais aimé vivre au soleil, contemplative, sereine au milieu de la nature, en m’extériorisant dans la vie idéale, palpitante et ailée de tous les insectes bourdonnants.

Mais, combien la vie est différente de ce que je