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goélette ailée

Toutes gonflées elles portent la brise dans leur rondeur. Comme en silence elles font leur grand travail !

On pique le quart !

Dans cette voix de bronze une heure devient réelle.

Sortant de ma rêverie, mon cher métier est devant eux et je monte prendre mon quart.



Seule par les nuits noires j’étais en nostalgie de ma froide compagne des nuits marines.

Ô lune blanche, douce, triste. Tu sembles privée de vie. Stabilité dans l’immobilité des champs.

L’on dit même, à terre, que tu es morte déjà.

Lune tombant sur les flots, tu es dominatrice et compatissante, les navigateurs aux yeux levés vers les étoiles, aux âmes perdues dans l’espace boivent à longs traits et les distances et les rêves, car tu leur verses l’espoir !

À ce moment ta beauté est saisissante car tu souris, et ta pâleur verse des rayons de lait.