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Les hommes conviennent qu’il n’y a qu’un petit nombre d’entre eux qui remplissent les fonctions publiques ; puis, quand il s’agit des femmes il semble aussitôt que toutes prétendent les remplir, et qu’il n’y en a pas une qui n’en soit empêchée par la maternité et le mariage.

On dit que le peuple français est spirituel, que, né malin, il inventa le Vaudeville ; je n’y contredis pas ; mais serais-je indiscrète de m’informer s’il a inventé le sens commun et la logique ?

Ah ! qu’ils se taisent ces malheureux interprètes du Code ; nous n’avons pas besoin de leurs gloses, pour que les auteurs de leurs lois aient le contraire de notre amour.

VI

LA FEMME DANS LE MARIAGE

L’auteur. Voyons comment la société, qui doit veiller à ce que chacun de ses membres n’aliène ni sa personne, ni sa liberté ni sa dignité, remplit ce devoir envers la femme mariée. Nous savons que la fille majeure et la veuve sont capables de tous les actes de propriété ; qu’elles sont libres, et ne doivent obéissance qu’à la loi.

La femme se marie-t-elle ? Tout change : ce n’est plus proprement une femme libre, c’est une serve.

La loi, en déclarant qu’elle suit la condition de son mari, c’est à dire qu’elle est réputée de la même nation que lui, dénationalise la femme française qui se marie avec un étranger.