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II


EMPLOI DE L’ACTIVITÉ.


L’auteur. Non seulement la femme ne trouve point accès dans les établissements d’instruction nationale, mais une foule de fonctions privées lui sont interdites ; les hommes s’emparent de celles qui lui conviendraient le mieux, et souvent lui laissent celles qui conviendraient mieux aux hommes : c’est ainsi que des femmes portent des fardeaux, tandis que, selon la plaisante expression de Fourier, des hommes voiturent une tasse de café avec des bras velus.

Il y a plus : si des hommes et des femmes sont en concurrence de fonction, l’homme est mieux rétribué que la femme pour le même travail ; et la société trouve cela tout simple et fort juste.

Fort juste de payer l’accoucheuse moins que l’accoucheur.

L’institutrice que l’instituteur,

La femme professeur que son concurrent mâle,

La comptable que le comptable.

La commise que le commis.

La cuisinière que le cuisinier, etc., etc.

Cette dépréciation du travail de la femme fait que, dans les professions qu’elle exerce, elle ne gagne, le plus souvent en s’exténuant, que de quoi mourir lentement de faim.

Pourquoi, je vous le demande, à égalité de fonction et de travail, rétribuer moins la femme que l’homme ? Pourquoi la rétribuer, comme on le fait, contre toute équité, dans les travaux qu’elle exécute seule ?