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Il se tronve que vous reconnaissez le Droit aux qualités et fonctions, parce qu’on est homme, et que vous cessez de le reconnaître dans le même cas, parce qu’on est femme.

Et vous vantez votre haute Raison, et vous vous vantez de posséder le sens de la Justice !

Prenez garde, Messieurs ! Nos droits ont le même fondement que les vôtres ; en niant les premiers, vous niez en principe les derniers.

Encore un mot à vous, prétendus disciples des doctrines de 89, et nous aurons fini.

Savez-vous pourquoi tant de femmes prirent parti pour notre grande Révolution, armèrent les hommes et bercèrent leurs enfants au chant de la Marseillaise ? C’est parce que , sous la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, elles croyaient voir la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.

Quand l’Assemblée se fut chargée de les détromper, en manquant de logique à leur égard, en fermant leurs réunions, elles abandonnèrent la Révolution, et vous savez ce qui advint.

Savez-vous pourquoi, en 1848, tant de femmes, surtout parmi le peuple, se déclarèrent pour la Révolution ? C’est qu’elles espérèrent que l’on serait plus conséquent à leur égard que par le passé.

Lorsque, dans leur sot orgueil et leur inintelligence, les représentants, non seulement leur interdirent de se réunir, mais les chassèrent des assemblées d’hommes, les femmes abandonnèrent la Révolution, en détachèrent leurs maris et leurs fils, et

vous savez encore ce qui advint.

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