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que vous seriez obligés de rétribuer, si tout autre tous les rendait.

Et si, être nourri par quelqu’un suffit pour se voir enlever son Droit, ôtez le donc à cette foule d’hommes nourris par les revenus ou le travail de leurs femmes.

6° L’homme, pour l’exercice de certains droits, est le mandataire de la femme.

Messieurs, un mandataire est librement choisi et ne s’impose pas : je ne vous accepte pas pour mandataires : je suis assez intelligente pour faire mes affaires moi-même, et je vous prie de me rendre, ainsi qu’à toutes les femmes qui pensent comme moi, un mandat dont vous abusez indignement. Si les femmes mariées, pour avoir la paix, veulent bien vous continuer leur mandat, c’est leur affaire ; mais aucun de vous ne peut légitimement conservé celui des veuves et des filles majeures.

7° La femme n’a pas besoin des mêmes droits que l’homme, parce qu’elle n’a pas plus le temps que la capacité de les exercer.

La femme a-t-elle moins de temps et de capacité que vos ouvriers cloués douze heures par jour sur leurs travaux morcelés et abrutissants ? Affirmez donc, si vous l’osez !

Faut-il moins de temps et de capacité pour déposer dans un procès criminel, comme le fait la femme, que pour être témoin d’un acte civil ou d’un contrat notarié, droit que la femme n’a pas ?

Faut-il moins de temps et de capacité pour être tutrice de ses fils et administrer leur fortune, comme le fait la femme, que pour être tutrice d’un étranger et d’un neveu et administrer la leur, droit que la femme n’a pas ?