Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

question d’un défaut habituel, ajoutez : que ce défaut la rendra malheureuse et fera souffrir ceux qu’elle aime le plus ; que si elle le veut, elle peut s’en corriger, que vous l’estimez assez pour savoir qu’elle le voudra et qu’elle en aura la force ; que vous l’y aiderez en la prévenant et en la dirigeant ; qu’enfin vous êtes prête à vous charger de cette tâche parce que vous l’aimez de tout votre cœur, et que vous désirez vivement qu’elle soit estimée et chérie de tous. Vous verrez alors comme ce brave petit être, relevé dans sa propre estime, laissé libre dans sa volonté, vous aimant et ayant confiance en vous, fera tous ses efforts pour obtenir votre approbation.

Si elle retombe, ne la grondez pas, plaignez-la et dites-lui doucement : courage, ma fille, moi-même j’avais tel défaut ; quand j’eus pris la résolution de m’en corriger, j’y retombai vingt-cinq fois le premier mois, vingt le second, quinze le troisième et ainsi toujours en diminuant jusqu’à ce que j’en fusse guérie. Fais de même et tu vaincras : car tout est possible, dans le domaine morale, à la toute puissance de la volonté.


IV


Une habitude que vous devez faire prendre de bonne heure à vos élèves, c’est de faire tous les soirs leur examen de conscience : rien n’aide à la correction de soi-même comme cette sage pratique. Aussitôt donc qu’elles auront cinq ou six ans, vous ou vos collaboratrices les prendrez à part avant de les coucher et on leur dira : Voyons ce que nous avons fait de bien et de mal aujourd’hui. Vous leur rappellerez alors une à une leurs fautes sans les leur